Yen Tu, la montagne sacrée.

Nous avons été invités dans la famille de Trang, une jeune fille qui part étudier en France très prochainement. Trois jours à Hai Phong et ses environs avec pour objectif principal : des pagodes, bien sûr.

Nous sommes reçus chez les grands parents, fervents catholiques. Un Christ en croix et son clone en gloire entourés de deux anges (spots, guirlandes et tout et tout) trônent tout en haut du buffet (et donc au dessus de la télé). Le grand-père, architecte, a conçu la « cathédrale » de la ville et s’occupe de l’activité paroissiale.

Accueillis comme des rois dans leur maison neuve et plutôt luxueuse, nous avons une chambre pour nous avec un lit immense. Le repas du soir est un festival :fondue vietnamienne. Nous sommes plus d’une dizaine à table. Un bon bouillon bout au bout de la table…ronde. Champignons, crevettes, poulpe, lanières de poisson ou de viande, ananas et mille autres choses réparties dans des assiettes qu’il faut plonger selon notre envie. C’est délicieux.

Après manger, nous sommes partis boire un verre au centre ville. La sortie en 4 motos de 2 personnes a vite pris la tournure d’une promenade de santé à 3 à l’heure pendant une bonne heure. Nous n’étions pas les seuls, toutes les autres motos se traînaient aussi autour de nous. Le but inavoué est, en fait, de se montrer. Coutume hautement pratiquée dans tous les centre-ville du pays.

Lendemain midi, euh…11 h 10 repas chez l’oncle, dans un autre quartier. Repas de famille typique et sympathique. Après le repas, un minibus emmène une quinzaine de personnes de tous âges dont nous vers Yen Tu. (les puristes prononceront Yèn Teu). Tous se connaissent, c’est la famille ou les amis. L’ambiance est détendue. Trang (dans la série le viet facile : prononcez tchann’) parle français, et un ou deux vieux baragouinent, mais tout le monde fait des efforts et ils arrivent même à nous comprendre de temps en temps !

Le site est conçu pour recevoir de très nombreux visiteurs. Un immense parking, un marché. Le Lourdes du coin. Chouette, des pagodes partout jusqu’au sommet ! La montée se fait en télécabines car jugée trop fatigante pour plusieurs d’entre nous. Nous survolons un paysage de forêt très pentue. Une fois arrivés, des escaliers assez raides nous mènent à une première pagode. Bondée, tant dedans que dehors. Des gens partout qui prient, dorment, discutent, ou mangent. Petite pause grignotage, et c’est reparti. Encore plusieurs escaliers très raides pour arriver à une autre pagode, plus imposante, avec plusieurs bâtiments. Nous comprenons alors que nous en resterons là pour aujourd’hui. Simple petit détail, barrière de la langue oblige : nous ne pensions pas rester la nuit ici, nous n’avons pas pris nos affaires. Nous nous installons dans un restaurant à proximité . Nous dormirons tous à l’étage, avec une petite pièce séparée pour nous deux. Le plancher est recouvert de nattes, il suffit de rajouter de fins matelas souples et des couvertures. D’ailleurs, nous avons confondu matelas et couverture et utilisé seulement des matelas. Pas très doués, les explorateurs.

Dans la soirée, après avoir mangé, discuté, joué aux cartes, nous pensons aller nous coucher quand le plus âgé propose d’aller à la pagode. Ils préparent trois plateaux d’offrandes, avec de la nourriture (riz, un poulet, pâté, …), de l’argent à brûler, du vrai argent, de l’encens. Et ensuite on attend. Quoi donc ? Que la place se libère. Un moine vêtu de jaune est en train de faire une cérémonie. Notre vieux a son costume prune et le livre de prières à la main. Entre temps les jeunes femmes m’emmènent dans la pagode d’à côté pour brûler de l’encens sur les différents autels pour mon futur enfant. Enfin, c’est à nous. Le vieux lit les prières, fait sonner le bol et la cloche de bois. Nous nous recueillons tous. Il se fait tard et le temple doit fermer, nous terminons à l’extérieur. A la fin, on récupère les offrandes. Encens et faux argent sont brûlés, mais pour le reste chacun reprend ce qu’il a mis. Et ce n’est pas terminé, maintenant il faut encore manger ces offrandes. Il est 23 h , c’est ce que nous allons faire dans la chambrée avant de nous coucher.

L’ami du vieux et Stéphane ont beaucoup bu du vieux vin madérisé, mais seul ce premier ronflera comme un vieux poêle à charbon moscovite, Stéphane craindra même pour sa survie. La troupe discute un bon moment avant de dormir et laisse la lumière allumée toute la nuit. A cinq heures du matin, les cuisiniers se mettent au travail au rez-de-chaussée et beaucoup de pèlerins se lèvent. L’ambiance est très gaie et animée, on se croirait au milieu de la place du marché un jour d’affluence. Pour couronner le tout il y a un coup de vent et un très grand bruit de tôle tout près de nous. Nous sentons de l’air frais nous caresser. Rien d’étonnant, une partie du mur en face de nous est tombé sur le toit en tôle du voisin. Pas grave, ce n’est pas cela qui va nous empêcher de nous rendormir un peu.

A 7 heures, debout tout le monde. Après le petit déjeuner (du pho, la soupe locale) les plus alertes partent à l’assaut de la montagne pour péleriner jusqu’au bout. Mon beau héros n’est pas le dernier. 4 heures aller et retour avec une victoire au sommet, dans la brume et le frais, pour y brûler quelque encens.

                       

Comments

[Michdan]

yen-tu, çà fait beaucoup de toles ondulées, mais de superbes photos ... merci pour ce reportage qui reproduit bien l'ambiance. On vous embrasse tous les trois !

[cousin]

ca a l'air vraiment joli cela donne envie de partir en vacances.on a l'impresion que vous vous eclatez attention vero ne force pas trop n'oublie pas que tu portes ta descendance.vous nous tiendrez au courant comment cela evolue;voulez vous savoir ce que ca sera??
on pense bien a vous
la famille barrau