Les trottoirs de la meme ville

Qu’est-ce qui peut donc occuper les trottoirs ? Oh, pas mal de choses. Tout d’abord des foules de vélos et motos garés, souvent sous la vigilance d’un gardien. Ensuite par l’étalage des échoppes riveraines. En effet les maisons sont très étroites et la pièce qui sert de magasin et ouvre sur la rue ne peut contenir à la fois les marchandises et les clients éventuels, alors dans la journée on étale. Tous les travaux non plus, d’ailleurs, car on voit souvent le réparateur effectuer ses soudures sur le trottoir.. Tout est rentré et bouclé le soir venu, y compris les véhicules. D’ailleurs chaque maison ou immeuble a son plan incliné pour que l’on puisse rentrer vélo ou moto. Même dans les immeubles à étages, les escaliers parfois bien raides sont coupés au milieu par un plan lisse pour le véhicule.

C’est également sur le trottoir que l’on peut s’arrêter pour boire un thé, froid avec glaçons ou chaud, une bière, assis sur un minuscule tabouret de plastique. Si l’on a un petit creux, des beignets seront parfaits, au maïs ou à la banane, faits devant nous sur un petit réchaud à charbon. Pour une faim plus grande, avec plus de choix en fin de matinée et en fin d’après-midi, on peut avoir un plat complet, assis à une table de poupée. Celui qui a besoin de connaître son poids le fera sans difficulté, une femme est justement là avec son pèse-personne mécanique, où la place des pieds est nettement dessinée. Quant à se mesurer, il faut attendre que passe quelqu’un avec sa toise électronique montée sur roues, mais c’est assez fréquent.

Les autres occupants, à temps complet ceux-là, ce sont les arbres. Presque chaque rue en est pourvue. Quelques-uns aux branches basses et Stéphane doit passer au large sous peine de se cogner, mais la plupart assez hauts, habillés parfois de racines aériennes coupées à hauteur d’homme. En levant les yeux on peut découvrir les balcons ou terrasses ornés de plantes en pots, palmiers, arbres nains formant des jardins miniatures, ainsi qu’une forêt de lianes, ah non, c’est la multitude des fils électriques, en gros un par maison et tous dissociés.